Page 22 - Invention Magazine 201 - Concours Lépine
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& INVENTIONS

              EXPOSITIONS









































                                                   29 mai 1974, Simone Veil au Conseil des ministres à l’Élysée. © Keystone-France / GAMMA RAPHO




          « NOUS VOUS AIMONS, MADAME » - SIMONE VEIL, 1927-2017.
                                                       Hôtel de Ville de Paris, du 28 mai au 21 août 2021


         Du 28 mai au 21 août 2021, l’Hôtel de Ville de Paris   Née à Nice en 1927 sous le nom de Jacob, Simone
         consacre une exposition à Simone Veil, grande femme   Veil vit une enfance heureuse au sein d’une famille
         politique pionnière disparue en 2017. Fervente défen-  nombreuse de confession juive. Ses parents sont
         seure des droits des femmes, militante, magistrate, ré-  non-pratiquants et soutiennent le principe de laïcité,
         publicaine, Simone Veil est une femme emblématique    soit la stricte séparation entre la religion et l’Etat.
         de l’histoire politique française. Malgré une enfance
         persécutée et meurtrie, elle a consacré sa vie à la paix,   En 1939, alors qu’elle est encore à l’école, la guerre
         à la reconnaissance des droits et à la construction de   éclate. Les troupes allemandes gagnent du terrain au
         l’Europe. Promulguée en 1975, la loi Veil qui dépéna-  fil des années de guerre et les personnes de confession
         lise l’avortement en France, porte fièrement son nom.   juive deviennent des cibles du nazisme. Elles sont en
         En 2010, lors de son élection à l’Académie française,   permanence menacées d’être arrêtées et déportées.
         Jean D’ormesson lui adresse un discours poignant. Le   Simone ne se rend plus à l’école, et malgré la tension
         titre de l’exposition provient de ce discours.        et la menace, elle parvient à passer son baccalau-
                                                               réat. Le lendemain de son examen, elle est arrêtée
                                                               dans la rue. Puis, déportée au camp d’extermination
         « Je baisse la voix, on pourrait nous entendre :      d’Auschwitz-Birkenau avec sa mère et sa sœur. Comme
       comme l’immense majorité des Français, nous vous        des millions d’autres, elle y vit un véritable enfer, dans
                      aimons, Madame. »                        des conditions inhumaines. Sa mère y laissera la vie.
                                                               Elle et sa sœur survivent à cet épisode tragique, et
                   Jean d’Ormesson, le 18 mars 2010.           retrouvent leur liberté à la fin de la guerre en 1945.




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