Page 40 - Invention Magazine 197 - Concours Lépine
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Anthropométries

       Yves Klein a également réalisé ses célèbres anthropométries. Pour ce faire, il fait appel à des femmes comme des
       « pinceaux vivants ». Leurs corps sont enduits de peinture puis laissent leurs empreintes en restant appuyés sur un sup-
       port pictural. Le résultat est proche de celui d’une photographie car il ne s’agit pas seulement de la reproduction d’un
       corps, mais bien de l’empreinte d’un corps qui a été présent. Chacune de ses réalisations est une performance publique
       qui laisse les « pinceaux vivants » s’exprimer de façon libre pour créer une sensibilité nouvelle. Yves Klein participe à la
       création du mouvement des Nouveaux Réalistes, dont la déclaration constitutive sera rédigée par Pierre Restany et si-
       gnée en octobre 1960.

       La même année, Yves Klein réalise la célèbre photographie « le Saut dans le vide » dans lequel il  cherche à s’approprier
       le vide en s’y jetant. D’après certains témoignages, dont celui de Pierre Restany, Klein se serait réellement jeté dans
       le vide et se serait même cassé plusieurs os. Les techniques d’aujourd’hui prouvent qu’il s’agirait d’un photomontage
       faisant du « Saut dans le vide » une œuvre très controversée.

       Klein  est  aussi  un  artiste  attaché  aux  éléments  bruts.
       En 1961, il consacre une partie de son œuvre au feu, il cherche
       à capturer son empreinte et à en faire ressortir la puissance.
       Il va réaliser de multiples essais de peintures au Centre
       d’essais du Gaz de France pour apprendre à maîtriser la
       puissance créatrice de cet élément. Klein humidifiait au préa-
       lable certaines zones du support sur lequel il faisait intervenir
       le feu, ce qui créait des formes et rendait ainsi visible, la réa-
       lité invisible.

       En 1962, il célèbre son mariage avec Rotraut Uecker. Quelques                                               © Concours Lépine
       temps après, il décède soudainement d’une crise cardiaque à
       Paris, âgé seulement de 34 ans.

         L’infini bleu,
         un programme court proposé
         par l’Atelier des Lumières



         Inauguré en 2018 et géré par la société Culturespaces,   Depuis sa réouverture fin février 2020, la programma-
         l’Atelier des Lumières à Paris est un centre d’Art nu-  tion s’articule autour d’un programme long et de deux
         mérique qui a connu un franc succès depuis son ou-   programmes courts, dont L’infini Bleu, le programme
         verture. Près d’1,2 million de visiteurs ont découvert le   dédié à l’œuvre d’Yves Klein.
         lieu la première année ! Situé dans le XI ème  arrondisse-
         ment de la  Capitale, il s’agit d’une ancienne fonderie   À l’origine de la réalisation de ce programme, le stu-
         découverte par le Président de Culturespaces en 2013.     dio Cutback, composé d’une équipe de graphistes,
         L’Atelier des Lumières est désormais l’un des hauts lieux   vidéographistes, metteurs en scène et directeurs de
         de l’exposition immersive en France, offrant au visiteur   création. Fondé en 2007, il fait désormais partie des
         une expérience inédite sur une surface totale de plus de   agences les plus performantes en matière de scénogra-
         3000 m².                                             phie visuelle et sonore.

                                                              Avec près de 90 œuvres et 60 images d’archives, cette
                                                              exposition immersive retrace la carrière de l’artiste à
                                                              travers la couleur, la sensibilité et la matière. Le visiteur
                                                              se retrouve dans un salon d’art contemporain des an-
                                                              nées 50 et découvre d’abord les célèbres œuvres mono-
                                                              chromes de Klein, qui subliment la pureté de la couleur.

                                                              Puis, le bleu Klein envahit l’espace, celui qui est devenu
                                                              à la fois la couleur et la signature de l’artiste. Le pro-
                                                              gramme se poursuit avec son travail autour de la couleur
                                                              or, apparaissent alors les Monogolds, puis les Monopinks,
                                                              œuvres monochromes dédiées aux couleurs or et rose.

         © Culturespaces / E. Spiller © Succession Yves Klein c/o ADAGP, Paris, 2020
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