Page 5 - Invention Magazine 201 - Concours Lépine
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Saviez-vous qu’Antoni Gaudí partageait une passion commune
avec le célèbre Gustave Eiffel ? Dès ses années d’université, il
s’entête d’une affection pour le fer ouvragé. Issu d’une famille
modeste d’artisans ferronniers, il avait déjà une petite idée de la
richesse de ce matériau. Les deux bâtisseurs de génie vouent un
culte différent à l’usage du fer. Les deux aiment le voir prendre
des formes ondulées, mais Gaudí réserve son usage à des petits
éléments de décor.
Entrée du Palais Güell. © DR
Le cœur de Barcelone
Du 19 mai 2021 au 2 janvier 2022, l’Atelier des Lumières Après avoir lu ces lignes, on comprend quelle a été
présente au public une exposition son et lumière dédiée l’influence réelle des œuvres d’Antoni Gaudí pour l’es-
à Salvador Dalí, suivie de « Gaudí, architecte de l’ima- prit de Dalí. Tout du moins, il réhabilite l’œuvre de son
ginaire ». Les travaux de Gaudí se distinguent par des homologue catalan dont ses contemporains sont pour
œuvres architecturales classées au patrimoine mondial la plupart très critiques.
de l’UNESCO, mais sa reconnaissance ne s’arrête pas ici.
Antoni Gaudí est également connu pour avoir inspiré Lorsque le visiteur est immergé dans l’exposition de
un certain Salvador Dalí. Salvador Dalí est un artiste l’Atelier des Lumières, il rencontre le Parc Güell, la
aux talents multiples. Il est peintre, dessinateur, photo- Casa Battló, la Casa Milà et observe finalement la
graphe, sculpteur, écrivain, réalisateur et même joailler. Sagrada Família. Cette expérience met en valeur les
Catalan comme Gaudí, il est connu par le grand public ondulations et l’aspect organique que mentionnait
notamment pour sa peinture « La Persistance de la mé- Dalí. Les voûtes, les piliers et les façades, prennent
moire ». Il y décrit la mollesse du temps et représente forme autour du visiteur illuminé par les mosaïques
sa crainte de la mort. En 1933 dans Minotaure, il rédige de verre et de céramique aux couleurs vives. Cutback
un article : « De la beauté terrifiante et comestible de qui est à la réalisation de cette exposition a choisi
l’architecture modern style ». L’Art Nouveau après la d’accompagner l’image par « Rhapsody in Blue » de
publication de ce papier reçoit un second souffle. Dans George Gershwin. A mi-chemin entre musique clas-
ce papier, Dalí observe l’aspect organique ondulatoire sique et jazz, cette composition musicale a été écrite
des bâtiments de Gaudí qu’il s’agisse de la Casa Milà en 1924. L’exposition s’organise sous la forme d’une
(communément nommée la Pedrera) ou la Casa Batlló journée qui débute au Parc Güell.
appelée également Casa de los Huesos (Maison des os).
Le dragon du Parc Güell, animal omniprésent dans l’œuvre d’Antoni Gaudí. © E. Spiller
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