Page 32 - AIFF Concours Lepine - Invention Magazine n°173

Salons & Expositions

Les vingt cinq ans de la Tour Eiffel, son utilisation actuelle pour la télégraphie sans fil.

© DR « La Tour Eiffel a vingt-cinq ans. Commencée le 28 janvier 1887,
ses fondations étaient terminées le 30 juin. Le montage de la
partie métallique était achevé le 31 mars 1889, l’aménagement
et la décoration le 17 mai suivant. Jamais entreprise aussi
considérable ne fut conduite avec autant de rapidité et de
précision.

Rappelons quelques chiffres concernant cette construction
géante. Le poids des fers et fontes de l’ossature de la Tour est
de 7.500.000 kilos, mais son poids total, y compris planchers,
constructions, ascenseurs, etc., s’élève à 9 millions de kilogrammes.
Le nombre des rivets est de 2 millions et demi dont 800.000 ont
été posés sur place.

La dépense totale a atteint 6 millions 500.000 francs.

M. Eiffel avait reçu de l’Etat une subvention de 1.500.000 francs
et de la Ville la concession du terrain. Mais la propriété de la tour
ne lui appartenait que pour vingt années, à dater de la clôture de
l’Exposition.

Lorsqu’il y a quelques années, la © DR

propriété de la Tour revint à la

Ville, il fut un moment question

de la démolir. Certaines personnes

réclamaient cette démolition au

point de vue de l’esthétique.

Heureusement la Tour fut sauvée

par les savants. Observatoire

météorologique des plus précieux,

Le Général Ferrié lors d’une retransmission par télégraphie sans fil la Tour, au lendemain de la mise en

pratique de la télégraphie sans fil,

se trouva être d’un merveilleux emploi pour l’utilisation de l’industrie nouvelle. C’est de là que

Paris aujourd’hui converse avec le monde. Et la Tour Eiffel, dont les constructeurs, naguère,

n’avaient pu prévoir cette utilité nouvelle, se trouve à présent préservée de la destruction par

le fait qu’elle est définitivement liée à un des plus grands progrès de l’humanité. »

(Texte tiré du supplément illustré du Petit Journal) Arrestation de François Coppée

dans une école de religieuses, avenue Parmentier.
« Le Petit Journal », 10 août 1902

© DR Le débat sur le bien-fondé du projet se poursuit jusqu’à sa réalisation.

Alexandre Dumas (1824-1895) Le 14 février 1887 est publiée la « Pétition des artistes » qui proclame :

« Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de
la beauté jusqu’ici intacte de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre
indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l’art et de l’histoire français
menacés, contre l’érection, en plein cœur de notre capitale, de l’inutile et monstrueuse
Tour Eiffel. » elle est signée des plus grands noms : Guy de Maupassant, Charles Garnier
ou encore Charles Gounod.

La réponse d’Eiffel lui permet de développer ses conceptions : « le premier principe
de l’esthétique architecturale est que les lignes essentielles d’un monument soient
déterminées par la parfaite appropriation à sa destination. Or, de quelle condition ai-je
avant tout à tenir compte dans une tour ? De la résistance au vent. Et bien, je prétends que
les courbes des quatre arêtes du monument telles que le calcul les a fournies donneront
une impression de beauté car elles traduisent aux yeux la hardiesse de la conception. »

François Coppée, Alexandre Dumas et bien d’autres écrivains ont formé une
congrégation qui dénigrent la Tour Eiffel et la promulgation par le Préfet de
Police Louis Lépine de la loi qui régit les Associations, dite Loi 1901. De nombreuses
arrestations s’en sont suivies et notamment François Coppée à l’époque décoré de la
Légion d’honneur au grade de Commandeur.

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