Page 20 - Invention Magazine 198 - Concours Lépine

Bien que ses notes suggèrent qu’il souhai-
tait organiser et publier ses idées, il est mort
avant d’avoir pu atteindre cette finalité. Après
sa mort, ses carnets de notes ont été cachés,
dispersés ou perdus, et ses merveilleuses idées
ont été oubliées. Des siècles se sont écoulés
avant que d’autres inventeurs ne proposent
des idées similaires et les mettent en pratique.

Avec la même approche rationnelle et ana-
lytique qu’il a utilisée dans les études anato-
miques, Léonard a dû étudier et concevoir un
nombre incroyable de machines et d’appareils.
Il a dessiné leurs anatomies avec une maîtrise
inégalée, produisant la première forme du
dessin technique moderne, incluant une tech-
nique perfectionnée de vue éclatée, pour re-
présenter les composants internes. Ces études
et projets ont été rassemblés dans ses codex
et représentent plus de 5 000 pages. Léonard
était un maître des principes mécaniques. Il
utilisait déjà des poulies, des manivelles, des
engrenages et des systèmes de roulements. Il
comprenait les principes régissant l’impulsion,
la force centripète, la friction et la voilure, et
les appliquait à ses inventions.

Il est impossible de dire avec certitude com-
bien ou même lesquelles de ses inventions
sont passées dans l’usage général et pratique,
et ont ainsi eu un impact sur la vie de nom-
breuses personnes. Parmi les inventions qui
ont été mises en pratique, on peut citer le
pont à haubans, le bobinoir automatique, le
laminoir, la machine permettant de tester la
résistance à la traction du fil et la machine à
broyer les lentilles.
Les ateliers de Léonard de Vinci © Château du Clos Lucé - Léonard de Serre

Comprendre la terre

Léonard a accompli un exploit considérable de pen-
sée abstraite. À son époque la force musculaire était
le seul type de moteur viable pour les véhicules ter-
restres. Cela ne l’a pas empêché de réfléchir aux pro-
blèmes que pose le pilotage d’un véhicule capable de
se déplacer seul : il anticipait la création de voitures
propulsées sans l’aide d’un cheval. Après avoir étudié
les méthodes et les forces de rotation des charrettes
à deux et quatre roues, Leonard a étudié comment
diriger une charrette dont la direction n’est pas dé-
terminée par sa force motrice.

Une capacité d’imagination remarquable est visible
dans la conception de Léonard de Vinci d’un wagon
automobile. Il s’agit d’une charrette légère avec trois
roues sous la carrosserie, comme un tricycle. Elle
possède également une autre roue pour se diriger
à l’avant.
Maquette d’un prototype d’automobile. © Château du Clos Lucé

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